Meknès

Au Xè siècle, les Meknassa originaires des plateaux semi-arides du Maroc oriental, profitant des désordres de la décadence idrisside, parvinrent à fonder Meknassa de Taza (Taza) et Meknassat-Az-Zitoun " Meknes de olives " (Meknès), constituée pat un ensemble de bourgs qui s’échelonnent tout au long des vallées de l’ouest Boufekrane et l’ouest Ouislane (Ouerzirha, Taoura, Beni Attouch, Beni Moussa, Tirzikine …).




Avec l’avénement des Almoravides et la prise de ces cités – jardins pat Youssef Ben Tachfin en 1063, une petite ville fortifiée du nom de Tagrart (l’actuel quartier de Nejjarine, noyau de la médina) fut créé et dans un délai très bref elle se peupla de Berbères Senhaja et Zénétes, de Maghrawa, d’Andalous … et se dota de marchés, de monuments publics (Mosquée Nejjarine, le noyau de la Grande Mosquée actuelle, la résidence du gouverneur, fondouks…) et de quartiers d’artisanat (Saraïria "Fabriquants d’armes", Nejjarine" Menuisiers", Haddadines " Forgerons ", Sekkakine" Etameurs", Kzadria" Quincailleurs", Semmarine" Cloutiers"…) et d’habitations (Touta, Dhar Sjen, Berraka, Koudia…). En 1150, Abdelmoumen prit Meknès de commeça alors pour cette ville un e nouvelle ére de paix, de prospérité et d’expansion urbaine. Jusqu’à 1270, l’espace habité et construit ne cessa de s’entendre.



Cette cité almohade s’entourade remparts, et se dota de belles maisons de notables alimentées par l’eau de la source Taguema et de monuments publics ( la Grande Mosquée, des bains publics alimentés par l’eau de l’oued Boufekrane, Hammam El Bali " Bain ancien ", Hamman Jdid " le nouveau bain", Hammam Sghir « le petit bain »…). Vers 1244, la ville se soumit sans résistance notable aux Mérinides. Elle servit de résidence à de nombreux vizirs (ministres) et on y édifia une kasba au sud, des mosquées (mosquée Lalla Aouda, mosquée Touta…), des médersas (Filalia, Adoul, Aljadida »nouvelle école » ou plus communèment Al Bouanania) pour prêcher la foi et assurer la pérennité du rite malékite, des zaouias (institution d’assistance publique et de bienfaisance) et des hôpitaux « Maristanes ».



Sous les Wattassides (1480-1556) et les Saâdiens (1520-1674) Meknès connut une ère de décadence.Elle perdit de son importance politique et administrative au profit de Fès et Marrakech. Certes Hassan El Ouazzan connu sous le nom de Léon l’africain la qualifie au début du XVIé siècle de cité islamique modèle ; mais elle n’en demeura pas moins une modeste cité agricole et une ville provinciale de seconde ordre.



Ce n’est qu’à la fin du XVIIé siècle, sous règne du sultan Alaouite Moulay Ismaïl (1672-1727) que Meknès renoua avec la prospérité économique et l’expansion urbaine à grande échelle. Elle devint la nouvelle capitale du Maroc, la ville royale type et la " première œuvre architecturale témoignant d’un urbanisme princier".A l’ancien noyau de Meknès, Moulay Ismail adjoignit la Kasba ou cité impériale, le Mellah et Madinat Riad EL Anbari « ville des jardins ». Dans la médina, il edifia des mosquées (mosquée Jamaâ El Anouar, mosquée de Bab Berdaine…, rénova les mausolées de Sidi Youssef Ben Chérif, de Sidi Achchabli et de Sidi Abdellah El Qasri.Entre Mellah « quartier des Juifs » et la cité impériale, les vizirs, les caïds, lers hauts fonctionnaires et d’autres notables se firent construire de riches demeures dans un nouveau quartier connu sous le nom de Riad El Anbariet détruit en 1730 par Moulay Adbellah, le succeseur de Moulay Ismaïl.



Le joyau de Meknès demeure cependant la Kasba ou cité impériale impressionnate par sa superficie beaucoup plus supérieure à celle de la médina, ses palais (notament Dar El Kabira destinée à abriter la famille royale, le palais Al Manssour, la palais El Mhancha, le palais Medersa…), ses fortifications (enceintes, kasbas périphériques de Berrima, Jnah El Aman, Tizimi Kaâ Ouarda, Sidi Said…), ses six écuries pouvant abriter 12.000 chevaux, ses grands jardins (Bahraouia et Stranjia), ses greniers son bassin des norias « Sarij Es Souani ».La jonction entre la médina et la cité impériale se faisait par la place El Hedime. Elles sont entourées toutes les deux de remparts percés de nombreuses portes monumentales : Bab Manssour el-Alj « porte du rénégat », Bab El Khémis, Bab Berdaïne, Bab Raïs Bab El Kbira, Bab Jamaâ Lalla Aouda… Par la grandeure et la diversité de ses monuments, les matériaux et techniques de leur construction (surtout le pisé, mêlé parfois avec la brique cuite et les moellons…) et la richesse de leur décor, Meknès demeure dans l’occident musulman l’un des aspects les plus expressifs et les plus originaux de l’art architectural hispano-mauresque ; c’est ce qui lui a valu logiquement son insciption sur la liste du Patrimoine Mondial au mois de décembre1996